CONFERENCES DE CARÊME PROTESTANT 2024

18 Février : « j’accueillerai ceux que tous repoussent » ; Marc 5, 5; Guillaume de Clermont

Loin de la société, errant jour et nuit parmi les morts et les montagnes, l’existence fracturée par de mystérieuses forces démoniaques, un homme possédé rencontre Jésus. Les maladies psychiques sont légion et elles suscitent le rejet et la peur. Pourtant, fidèle à la puissance de vie de l’Évangile, depuis 175 ans, la Fondation John BOST crée des chemins de vie pour ceux et celles que la société ne veut pas voir.

25 Février : « Créé à l’image de Dieu » ; Genèse 1,26; Christian Apel

Une relecture du premier récit de la création dans le livre de la Genèse (Genèse 1,26-31) situe la place de l’être humain dans la création de Dieu. Créé à l’image de Dieu comme être de relation, l’humain nous parle aussi de la façon dont nous pouvons nous représenter Dieu et ses qualités.  Le situant ainsi, nous poserons la question de la perfection comme condition ou non de la dignité humaine. Comment alors reconnaître la vulnérabilité et la faiblesse, inhérentes au handicap, comme faisant intégralement partie du projet de Dieu et en tirer les conséquences ?

3 Mars : « Tous capables de reconnaître le Fils de l’homme » ; Jean 9, 3-5 ; Isabelle Bousquet

Que l’on écrive pour quoi en un ou deux mots, la première affirmation de

Jésus, c’est une indignation : comment peut-on oser penser un lien de punition entre

une maladie, un handicap et la personne qui doit vivre avec ? Les disciples, les responsables religieux et même les parents resteront, du fait de leur volonté et raideur religieuses, incapables de reconnaître l’homme guéri et incapables de reconnaître Jésus comme le Fils de

l’Homme, venu offrir, de la part de Dieu, de la lumière. Jésus et l’homme, eux, se reconnaîtront mutuellement. Construire et marcher ensemble vers une société plus lumineuse où chacun peut reconnaître l’autre, c’est l’invitation de Jésus faite à chacun, chacune.

10 Mars : « Une guérison qui donne à voir la foi »; Marc 2,9 ; Philippe de Pol

A une époque où le sain n’était pas encore distinct du saint, ni la santé de la sainteté, il n’était pas facile de dire quelle différence il pouvait y avoir entre soigner et sauver. En prenant soin du paralytique, Jésus apporte son soutien aux quatre porteurs qui se sont tournés vers lui pour trouver le salut de leur compagnon. Le principal handicap qu’ils ont rencontré sur leur route sera la foule des valides qui rendait le lieu inaccessible. Mais la foi déplace les montagnes et défonce les plafonds fussent-ils de verre.

17 Mars : « Rétabli dans sa dignité d’enfant de Dieu » ; 2 Samuel 9,13 ; Christian Apel

Souvent le handicap est présenté, dans la Bible, comme conséquence d’une histoire familiale perturbée.  A travers la relation mouvementée entre le roi David et Méphibosheth, petit-fils handicapé de son ancien adversaire Saül, Dieu agit pour faire régner la justice. Il transforme le cœur de David et le fait cheminer jusqu’à une réconciliation avec son passé à partir du souvenir positif de son lien affectif profond avec Jonathan, le père de Méphibosheth. En dépit de son handicap Méphibosheth sera alors au bénéfice de cette amitié et rétabli dans sa dignité, son patrimoine lui sera restitué et il aura désormais une place d’honneur à la table du roi David.

24 Mars : « Une image défigurée » ; Esaïe 52, 13-15 ; Pierre de Mareuil

Dans le passage du prophète Esaïe dit du « Serviteur souffrant », la personne décrite comme celle qui fera aboutir les projets du Seigneur, a les traits d’une personne handicapée. Si Dieu s’identifie à une personne porteuse de handicap, il nous faut donc interroger nos perceptions du handicap et notre compréhension de l’humanité créée à l’image de Dieu. À l’aube de la Semaine Sainte, notre réflexion nous conduira à introduire la question du handicap dans ce que la théologie chrétienne appelle la  kénose (Phil. 2) à savoir qu’en Christ, particulièrement à la croix, Dieu s’abaisse, se vide de sa divinité pour rejoindre l’humanité jusqu’au cœur de sa souffrance.