Corinne, pouvez-vous nous résumer votre parcours jusqu’à ce jour?
J’ai d’abord fait des études de psychologie clinique à la Faculté de Médecine de Paris V et d’anatomie aux Beaux-Arts. Mais c’est un voyage au Liban, en 1992, avec des jeunes catholiques et protestants, qui a déclenché ma décision de m’inscrire à la Faculté de théologie protestante de Paris. Mon cursus m’a également amené à suivre une année à l’Université de Lausanne, puis à la Faculté de théologie de Montpellier, où j’ai suivi parallèlement des études de philosophie.
J’ai ensuite été appelée à la Mission Populaire sur le poste du Picoulet, dans le quartier de Belleville, à Paris, avec une forte dimension interreligieuse et interculturelle. Je me suis ensuite investie en paroisse, où j’ai particulièrement développé la dimension jeunesse. J’ai créé l’association Scribe Paris qui propose chaque année à des étudiants parisiens de financer des bourses d’études pour de jeunes arméniens à l’Université du Haut Karabagh, en proposant plusieurs représentations théâtrales.
J’ai ensuite été appelée sur le poste d’aumônier hospitalier à Lyon où j’ai pris la responsabilité d’équipes de visiteurs oecuméniques catholiques et protestants. Ce sont onze années enrichissantes spirituellement et théologiquement où la réflexion éthique n’a pas été absente! Les deux dernières années de mon ministère à Lyon ont été marquées par mon engagement au sein de l’équipe régionale jeunesse qui a continué d’élargir mon horizon liturgique et théologique.
J’ai deux enfants, une grande fille de 17 ans et un garçon de 13 ans porteur d’un handicap. Je suis donc sensibilisée à la question de la transmission et à la place de chacun, y compris des jeunes, au sein de nos assemblées communautaires.
Pourquoi avoir choisi Avignon?
C’est la rencontre avec le conseil presbytéral de la paroisse qui a été déterminante. J’ai rencontré des personnes simples, fraternelles et chaleureuses, cela m’a touché. Ce qui m’a également intéressé, c’est que chacun a des sensibilités théologiques différentes. La paroisse d’Avignon n’a pas encore déployé toute sa capacité d’accueil et de témoignage dans la cité. C’est un chemin que j’ai le désir de découvrir et de parcourir avec l’ensemble de la communauté. J’espère que nous pourrons témoigner de l’audace que revêt l’esprit de la Réforme dont nous célébrons les 500 ans cette année et dont nous sommes les heureux héritiers!
Connaissiez-vous déjà Avignon?
Non, j’y étais passée un dimanche de février il y a quelques années. Il faisait froid, venteux et pluvieux mais ce souvenir quelque peu maussade n’a pas suffit à me décourager!
Et quelles sont vos premières impressions?
Je reste touchée par l’humilité et le sens du service de la communauté d’Avignon. Cela m’évoque un passage de la deuxième lettre de Paul au Corinthiens, à son chapitre 4: « Nous portons ce trésor dans des vases d’argile« . La puissance de l’évangile ne se révèle pas dans des vasques précieuses. Elle est confiée entre nos mains simples et laborieuses. Si nous avons peur d’échouer, nous ne construirons rien. Si nous osons la foi, l’Esprit nous portera.
Enfin, quelles seront vos priorités?
Rassembler, réunir, témoigner, accueillir.
Rassembler la communauté autour du culte.
Réunir la paroisse autour d’un projet commun.
Témoigner de l’évangile qui nous libère auprès de toutes les générations.
Accueillir dans la joie celles et ceux qui souhaitent rencontrer le Dieu de Jésus-Christ.
Contrairement à ce que pratique notre monde aujourd’hui, l’Eglise ne demande pas de papiers d’identité, elle ne sélectionne pas les jeunes en fonction de leurs bulletins de notes et ne conditionne pas son témoignage au regard du salaire que l’on touche à la fin du mois. Elle proclame que l’amour de Dieu est gratuit et qu’il nous est donné sans condition!